Mon grand-père, Garnick Sarkissian est né en 1900 dans la partie de l’Arménie déchiquetée entre Empire Ottoman et Empire Russe. Son père était un marchand de chevaux prospère (les chevaux, alors arme de guerre numéro un, se vendaient bien dans ses régions frontalières presque toujours en guerre : on chargeait encore au sabre, cavalerie corps d’élite des armées); et ma foi, papa à Garnick accumulait pépètes dans bas de laine moudjik.
Garnick, seul fils, serait riche héritier. Garnick, le fils adoré adulé couvé par le père (mère morte génocide 1915).
Garnick, élevé par papa poule bouffeur de moudjiks, était heureux : force juvénile , beauté du mâle dans les steppes à cheval, admiration des filles. Destin heureux tout tracé : il vendrait des chevaux comme papa. Cà tombait bien, il adorait les chevaux. Il se marierait avec une de ses nombreuses amantes qui risquaient la mort (code d’honneur virginité tueur) pour prendre sa grosse queue de fils de riche beau bronzé bon parti dans les prés. Il se marierait avec celle de ses amantes engrossées non exécutée par son frère.
Celles qui le suppliaient de l’épouser sinon “mon frere me tuera”, à coups de pieds dans le ventre gonflé il la jettait. Mais un jour passé vingt ans, poussé par son père, il finirait par accepter la loi le mariage l’age adulte l’héritage. L’amante numéro 883 elle ne serait pas piétinée à mort dans le purin, il l’épouserait et, sauvée in extremis du martyre, heureuse et fière échappée belle, il la prendrait dans ses bras à la sortie de l’eglise, et les moudjiks beurés danseraient sur les genoux et le Pope bienveillant donnerait sa bénédiction d’encens...
Donc, en 1917, “Bon-Papa qui pique” était bien barré dans la vie. Tout baignait : la santé, la beauté, le fric, la classe, les moules mouillées. Tout baignait pour sa bite.
Mais le destin, l’histoire, hélas...pour Bon-Papa arménien de 1917 comme pour les juifs de 1933...le destin, l’histoire, hélas...pour le petit enculé fils à papa çà tourna carrèment mal :


A Moscou c’est la révolution. Tous les marchands de chevaux koulaks traitres ennemis du prolétariat les bolchos les liquident. Alors evidemment papa à Garnick çà le branche pas. Les cocos debarquent dans les bleds, pendent les maquignons et échangent les chevaux aux moudjiks contre des moules. C’est le bordel la révolution.
Et un jour inévitable, les cocos la tchéqua toute la clique débarquent : ils encerclent, ils rassemblent, tous les habitants sur la place devant l’eglise de bois, hommes femmes enfants vieillards chiens. Un chien favori qui piaille dès le début est abattu; cà jette un froid. Un gentil chien que tout le monde aimait et tous se regardent inquiets.
Ils gueulent à droite les moudjikds à gauche les riches. Pour les riches le tour est vite fait : ya que mon arrière grand-père, sa fille et le pope (riche çà voulait juste dire pas cerver de faim).
Tous les moudjiks se jettent en tas à droite à gauche des mitrailleuses. Y savent pas où c’est la droite la gauche les riches les pauvres! C’est à qui le plus vite le plus veule revendiquera sa misère, son infériorité çà vaut mieux.
Et au centree de la place comme des cons restent le vieux Sarkissian et sa fille. Le pope lui il est déjà à genoux devant le chef-coco, en train de le supplier comme Dieu le matin. Pan il prend une balle et les moudjiks se signent. Furieux le chef-coco, deèvoir les moudjiks se signer, leur envoi une rafale mitraillette et dans le tas cent crevent; mais il en reste encore plein qui pleurent bavent à genoux devant le chef-coco qui s’y croit icone tsar.
Alors chef-coco vers arriere-bon-papa son regard pleins phares. Le sous-chef du futur rencontre le sous-chef du passé et c’est un instant calme de compréhension mutuelle. Il y a toujours un perdant un gagnant; on est entre gens qui savent comment çà marche...
Arrière-bon-papa réfléchit à très vite à l’heure; il pense corruption combien de pognon, combien de chevaux, combien de femmes?
-Tout le pognon, tous les chevaux, toutes les femmes + ta peau : le Bien c’est cher.
Alors il comprend c’est foutu, il pousse sa fille au loin (pas qu’il y croie, juste le geste mélodrame), genre “toi sauve toi, moi je reste seul face a la mort”. Evidemment sur mon arrière-grand-tante éternelle enfant le chef-coc porte ses couilles d’oeil.
Et nue il la mirent devant le père et le peuple. Chacun regarde et garde ses pensées inavouables. Et c’est le viol les chiens devant témoins, la première leçon de catéchisme coco : le chef-coco sort sa queue et devant le peuple réuni insémine la vierge avant de la donner à manger à Médor (dialectique).

Que pensa arrière-Bon-Papa quand sa fille sous ses yeux sa moustache en paille de fer, fut violée déchiquetée gachée? Quinze ans d’amour pour çà...(je t’aime Tata éternellement jeune).
Tandis que le chien grogne les intestins de l’enfant chérie dans les pieds des pauvres, chef-coco gueule en russe. Les moudjiks comprennent pas le russe mais ils comprennent que c’est le moment ou jamais de se défouler. “Toi pas comprendre? Chef-coco toi montrer. Cà caillou çà koulak, caillou koulak caillou koulak, toi compris?
Oui oui moudjik compris! Et tous femmes enfants veillards prennent les caillous et lynchent arrièrebon-papa à qui mieux mieux. Ils se disputent les plus grosses pierres sous l’oeil attendri satisfait de chef-coc; justice est faite.
Toute la nuit, tandis qu’au clocher en feu pendent le pope et arrière bon-papa, le chien grogne rogne les os de Tata éternelle jeunesse.

Pendant ce temps Garnick cavale dans les steppes, heureux, loin de la révolution derriere les juives amoureuses terrorisées fuyant vers le sous-bois propice au viol; et au loin beugle la synagogue quand il jouit.
Et elle lui dit “mon chéri tu sais ton père ta soeur”...”Quoi mon père ma soeur?!” Fou de rage il piétine son ventre pourtant plat et part vers sa vengeance.
Toute la nuit il rampe autour des rouges. Il voit la yourte en feu, les cocos beuverie dans la cour branlant les chevaux sodomie servante collabo. Papa au clocher nu grince; le chien joue avec la chatte soeurette.
Sabre à la main rampant comme Makhno, jusqu’à l’étable où ronflait chef-coco couché sur servante bourrin dans le cul... La haine aiguise le sabre.
Et le matin les moudjiks facilement émerveillés, virent au clocher pointu plantée la tête à coco; et tous surent que Lénine comme Dieu désormais régnait au sommet du clocher.

Garnick était déjà loin sur le chemin sanglant vers Dénekine, les cosaques...

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