COSTES
Revue de Presse
juin 1997 (2)

Ces pages ne presentent pas seulement des articles publies par les medias traditionnels. Elles presentent aussi des articles publies par des individus sur Internet.
L'un des interets premiers d'Internet est de briser le monopole des medias traditionnels (presse, radio, television) et de permettre a tous de s'exprimer directement avec des moyens de diffusion egaux.
C'est pourquoi je tiens a presenter sur un pied d'egalite articles de grands medias et de particuliers.
Et, comme on pourra le constater ici, les articles les plus informes et libres ne sont pas forcement le fait des "professionnels" de l'information...

"Le rock de Costes pue mechamment de la gueule"
Michel Masserey - Le Nouveau Quotidien

  1. Polemique sur Internet : peut-on tout dire fut-ce des c...?
    (.net n9-Olivier Abou et Olivier Magnan-ete 1997)
  2. Dernieres nouvelles des pretoires
    (Netsurf n17-armelle Lambert-juillet/aout 1997)
  3. Ego censure
    (Planete Internet-juillet 1997)
  4. Halte a la censure consensuelle
    (Hercule le Tubercule-juin 1997)
  5. L'ordre moral suisse contre Costes
    (F. B.-18 juin 1997)
  6. Liberte d'expression
    (Univers Mac-juillet 1997)
  7. Accuse de racisme, Costes ne chantera pas ce soir
    (Isabelle Kottelat-Le Journal de Neuchatel (Suisse)-13 juin 1997)
  8. L'hebergeur est-il irresponsable?
    (E.P.-Liberation-13 juin 1997)
  9. Porno-rocker provocateur,Costes debarque en Suisse, un proces pour racisme sur le dos.
    (Michel Masserey-Le Nouveau Quotidien (Suisse)-11 juin 1997)

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POLEMIQUE SUR INTERNET / PEUT-ON TOUT DIRE, FUT-CE DES C...?
(.net n9-Olivier Abou et Olivier Magnan-ete 1997)

L'affaire a defraye la chronique du web reglement de compte. D'un cote un certain Jean-Louis Costes. Il se dit auteur de chansons. A la maniers d'assurancetourix le barde, il se croit du talent, mais certains qui le lisent et l'ecoutent en doute. Sauf au Japon ou les nippons l'adorent. Mais Costes affiche, entre autres ecrits, le "texte" de ses "chansons" sur un site personnel. Un jour, la Licra s'emeut. On la comprend. Entre autres titres de chansons, Costes affiche du second degre du type "livrez les blanches aux bicots", "blanchette, tapette a bicots", "apprenez le caniveau aux bicots", "les races puent"...La Licra demande a l'auteur de supprimer ce qu'elle assimile a de l'incitation a la haine raciale.
costes n'y comprend rien et veut s'expliquer. Il repond "Monsieur, il est vrai que le texte dont vous parlez est affreux et chaquant, mais il ne s'agit pas d'un texte politique et en aucune facon de l'expression de mon opinion, mais de paroles d'une chanson qui ne fait que poser a plat une fantasmagorie qui, malheureusement, existe, au moins dans les recoins les plus recules de notre cerveau, du votre comme du mien, comme de celui des racistes(...)en consequence, je refuse de me censurer moi-meme. J'espere que vous pouvez comprendre ma position et il serait plus utile de vous attaquer aux racistes reels qui s'affichent partout et agissent, plutot qu'a l'artiste qui expose leur montruosite et leur betise flagrante".
Entree en scene de l'uejf pour intenter un proces a Costes. Toute cette lamentable histoire se lit en feuilleton irreel sur le site de Costes.
Costes est assigne le 11 juin devant le tribunal de grande instance de Paris solidairement avec le fournisseur Altern qui a repousse les exigences de l'uejf. Inconscient, raciste, Costes? Certainement pas. Provocateur, artiste maudit, trash-performer, mais surement pas raciste. Sa sensibilite anarchiste, son public, son parcours et ses activites dans les milieux libertaires le demontrent. Les paroles qui pretent a confusion hors contexte sont affaire judiciaire. Seule la juitice est fondee a decider si oui ou non elles doivent disparaitre du site. Costes se defend "allez voir mon site". Altern refuse, lui, de se substituer a la justice malgre les pressions de l'avocat de l'uejf (memebre de la commission Beaussant qui a elabore le contreverse "code de l'internet"). Et c'est bien la que se joue le debat. Un provider peut-il, doit-il, controler le contenu de plus de 3000 sites? Selon quels criteres? si l'uejf gagne son proces, quel fournisseur d'acces prendrait encore le risque d'heberger des pages web, voire proposer un acces internet, puisqu'il devient alors responsable de son contenu?
Quant au site de l'uejf, il a, jusqu'a plus amples informations, ferme ses portes...
Ainsi va la vie du web, selon une tonalite que ni la radio ni la tele ni la presse ne vehiculent, pas meme le livre : tout s'exprime sur le web, le meilleur comme le pire. Tout se combat sur le web, fut-ce au nom de la mauvaise foi. Mais ce qui est clair, justice ou pas, jurisprudence ou non, c'est qu'une idiotie trouve ses contempteurs, et une mauvaise cause les avocats qu'elle merite. A cette aune des aneries, les droits de l'homme prennent-ils un coup de vieux? Faut-il censurer Costes? Faut-il suivre l'uejf? L'e-mail est a vous.

DERNIERES NOUVELLES DES PRETOIRES
(Netsurf n17-Armelle Lambert-juillet/aout 1997)

L'union des etudiants juifs de france attaque en justice Costes, un chanteur underground et notoirement de mauvais gout, pour "racisme et appel au meurtre" sur son site web.
L'hebergeur, la societe Altern, ayant refuse de couper le site de son client, se retrouve egalement visee par l'assignation au motif "qu'un acteur de l'internet est egalement responsable, soit qu'il participe activement au contenu en cause, soit s'il refuse d'agir quand il ne eput ignorer l'existence du contenu en cause, ce qu'a fait Altern en refusant de mettre un terme immediat au trouble denonce". Une fois de plus se pose la question de la responsabilite du fournisseur d'acces par rapport aux contenus qu'il heberge. Une responsabilite que critique l'aui. "Sans contester le bien-fonde des poursuites de l'uejf envers Costes", l'aui qualifie "d'abusive" cette co-assignation.
Dans cette reaction on retrouve la lutte de l'aui contre la premiere mouture du code de bonne conduite cree par la commission Beaussant qui fait du provider un censeur de fait. L'aui soutient ainsi "la decision courageuse de la societe Altern qui a refuse de se poser en juge de la liberte d'expression de son client".
Pour l'uejf, il ne s'agit pas d'un coup d'essai. L'association avait deja fait parler d'elle en mars 1996 en attaquant en refere neuf fournisseurs d'acces pour infraction a la loi reprimant les delits d'apologie a la discrimination, a la haine et a la violence (loi Gayssot). A l'epoque, l'argumentation de l'association frolait le delire. L'uejf reprochait en effet aux providers de donner acces a des webs revisionnistes! L'impossibilite technique d'empecher la connexion a ce type de serveurs, a moins de couper purement et simplement les liaisons internet vers l'etranger, n'avait pourtant pas fait reculer l'association. Autre motif de perplexite : pourquoi neuf providers assignes alors qu'il en existait deja plusieurs dizaines?
Le 12 juin 96, le juge bottait en touche en considerant la demande de l'uejf trop imprecise et generale et en invoquant la liberte d'expression "qui n'est pas susceptible de trouver des limites, que dans des hypotheses particulieres selon des modalites strictement determinees". Cette fois, l'uejf s'attaque a une cible beaucoup plus friable. En effet, le site de Costes est heberge en France et le chanteur est bien l'auteur des propos incrimines. Serait-ce la partie la plus visible d'une forme de croisade? Car selon nos informations, l'association a fait pression sur plusieurs auteurs de pages web personnelles en les menacant de pousuites s'ils ne supprimaient pas tel ou tel contenu.

EGO CENSURE
(Planete Internet-juillet 1997)

Le jugement dans l'affaire UEJF contre Costes, l'auteur degante attaque pour propos racistes par les etudiants juifs de france, aura lieu courant juillet. Le fond n'est pas en cause ici - pousser les fournisseurs d'acces a la censure de fait - mais plutot le contour de l'affaire. Pour annoncer le "Proces Costes" et la date de l'audience publique du 11 juin au Palais de Justice de Paris, Costes s'est demene en contactant les redactions par fax, ou il s'est repandu dans un style racoleur et provocant pour nous donner rendez-vous a "17 heures precises" (Planete Internet manquait a l'appel). La provoc n'a rien a faire avec l'humilite, c'est bien connu, mais Costes n'en est pas a une contradiction pres, puisqu'il lache sur son site quelques pamphlets sur la presse et tous ces gratte-papiers qui ne l'ont jamais compris. Mais maintenant il les adule, fabrique des pages Revue de Presse comme un enfant de 12 ans. La (menace de) censure aura au moins flatte un ego dans ce monde cruel.

HALTE A LA CENSURE CONSENSUELLE
(Hercule le Tubercule-juin 1997)

Nous avons tous deux yeux (sauf Le Pen) et pourtant nous ne voyons pas la meme chose. Nous avons deux oreilles et nous n'entendons pas la meme chose! Reveillez vous nom de Dieu! Si ce nom represente encore quelquechose pour vous et si votre conscience (science du con) est encore eveillee. Reveillons nous avant que les fascistes (ceux a qui la liberte fait peur) emplissent l'espace de leurs immondices purulents et l'air de leurs remugles!
Tout le monde a une bouche et a le droit de s'exprimer : sucer pour les leche-culs, se faire mettre pour les culs-benis, bouffer pour les ventres mous. Un de nos artistes preferes, Jean-Louis Costes, a un proces pour xenophobie (!?) au meme titre que la sympathique mairesse de Vitrolles!
Il est interdit d'interdire. nous allons feter l'annee prochaine le 30eme anniversaire de mai 68, et j'ai la facheuse impression qu'il est arrive trop tot. Liberte n'est pas liberalisme!

L'ORDRE MORAL SUISSE CONTRE COSTES
(F.B.-18 juin 1997)

A propos de l'annulation du spectacle de Costes, a l'affiche le 12 juin 1997 au Kab de l'Usine a Geneve, suite aux interventions de quelques "antiracistes".
"CENSURE est un de ces mots commodes dont notre epoque fait une grande consommation, parce qu'ils permettent a peu de frais de se situer du cote des bien-pensants, c'est-a-dire avec tout le monde aujourd'hui. A gauche, a droite comme au milieu, il est entendu que l'on est contre la censure, contre la guerre, contre le racisme, pour les droits de l'homme ou la liberte d'expression. Grandes convictions qui ne resistent pas trois secondes ensuite a l'epreuve des circonstances."
Jean-Jacques Pauvert - Nouveaux (et moins nouveaux) visages de la censure. Paris, 1994
L'idee de races est la maladie mentale cultivee et propagee par l'education classique et par les universites europeennes, particulierement entre 1830 et 1945. Depuis lors, l'horreur a laquelle l'idee de races aboutit etant trop evidente, on a remplace cette maladie mentale par une autre qui est l'idee d'ethnies. Celle-ci s'est montree particulierement meurtriere ces dernieres annees.
La "race", comme l'"ethnie", correspond a un choix arbitraire de criteres destines a regrouper des etres humains singuliers sous une meme Útiquette qui constitue une barriere psychologique et un mur de fantasmes. Ceux-ci ont pour effet aussi bien de nier la singularite de chaque etre humain que de faire oublier en quoi les etres humains etiquetes differemment sont semblables. Quiconque croit a l'existence de races humaines est un raciste et, en tant quel tel, complice des crimes racistes.
Beaucoup d'antiracistes croient aux "races". Ce sont donc des racistes, mais des racistes qui estiment que la difference entre les "races" ne doit pas entrainer des discriminations. En acceptant l'idee de races, ils contribuent cependant a la fabrication de fantasmes. Mais ils sont persuades que leurs fantasmes sont bons et moralement justifiables, contrairement a d'autres fantasmes qu'ils pourfendent.
Les soi-disant antiracistes ont reussi a introduire l'idee de races dans le code penal suisse. L'article 261bis du 18 juin 1993 admet en effet implicitement qu'une personne appartienne a une race. Apres cette date, mais avant que cette loi n'entre en vigueur, le gouvernement suisse a decide de nouvelles "mesures de contrainte en matiere de droit des etrangers". Au meme moment ou le conseil national a vote cette loi, l'Etat suisse a participe a la preparation d'un genocide au Rwanda. Le spectaculaire sait parfaitement organiser un genocide au Rwanda et presenter les complices comme des champions de l'antiracisme.
Il est tout a fait dans la logique du nouvel article du code penal et de ses initiateurs qu'un tribunal militaire suisse ait attribue, il y a deux mois, 100.000 francs a un personnage denonce comme criminel de guerre dans l'ex-Yougoslavie ou la soudaine fabrication d'ethnies etait le premier crime qui a cause tous les autres. Le tribunal militaire suisse a pousse l'idee de la separation de la realite et de sa representation morale particulierement loin, en estimant que les victimes de l'inculpe n'etaient pas des temoins valables parce que, justement, elles etaient des victimes. D'autre part, ce tribunal ne s'est pas donne le moindre moyen pour faire une enquete. En Suisse, la verite et la realite n'ont pas droit de cite. Seul est valable le domaine des fantasmes ou domine bien sur une morale qui n'avoue jamais ses tenants et ses aboutissants.
Costes met franchement la merde sur scene et en scene. La merde qui sort du cul comme celle qui sort de la tete. Costes le fait peut-etre parfois maladroitement, mais il a le merite de tendre un miroir a cette societe qui suit aveuglement le spectaculaire. La societe de la merde et du crime supporte tout sauf la representation de ce qu'elle est. Elle accepte toutes les discriminations pourvu qu'elles se fassent sous le couvert d'une charte ethique. C'est le regne de l'ordre moral.
L'ordre moral est le fumier sur lequel ont pousse tous les programmes d'extermination d'etres humains, realises par les Etats au cours du XXe siecle.

LIBERTE D'EXPRESSION
(Mac Univers-juillet 1997)

Nouvel episode de l'histoire juridique d'internet en France. L'union des etudiants juifs de France assigne devant le Tribunal de Grande Instance de Paris l'artiste Costes et la societe Altern qui heberge son site web pour "diffusion de propos racistes". Malgre le caractere tres cru des paroles du chanteur, cette assignation met sous les projecteurs le probleme de la liberte d'expression sur Internet.

ACCUSE DE RACISME, COSTES NE CHANTERA PAS CE SOIR
(Isabelle Kottelat-Le Journal de Neuchatel-13juin 1997)

Le chanteur parisien Costes a comparu devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour racisme et appel au meurtre. Apprenant cela, l'association des musiciens de Neuchatel annonce qu'elle ne lui permettra pas de monter sur scene ce soir a la Case a Chocs.
Le porno-rocker provocateur parisien Costes sera interdit de scene ce soir a la Case aChocs a Neuchatel ou il etait cense se produire. Venant d'apprendre sa comparution avant-hier devant le TGI de Paris pour racisme et appel aumeurtre, la presidente de l'association des musiciens neuchatelois, Nancy huguenin, a demande que Costes soit retire de la programmation. "Je souhaite qu'il ne vienne pas et donc casser le contrat. Nous ne pouvons pas accepter qu'il monte sur scene; c'est une question d'ethique" indique-t-elle, tres enervee.
Dans son edition de mercredi, "Le Nouveau quotidien" annoncait que l'uejf avait depose une plainte contre Costes. Elle s'attaque au site Internet du rocker et notamment a des textes extraits de l'un de ses albums intitule "Livrez les blanches aux bicots". On peut egalement y lire les paroles d'une chanson nommee "Les races puent". Le chanteur conteste, quant a lui, l'accusation de racisme et invoque la liberte d'expression. "Quel que soit le verdict du tribunal parisien, il ne passera pas a la Case", insiste Nancy huguenin. elle explique que les programmateurs de la salle neuchatelloise se sont faits pieger. "Ils connaissaient seulement l'aspect provocateur de Costes. Mais quelques uns de ses textes sont atroces". Elle reconnait cependant un certain manque de professionalisme de l'equipe de la Case qui n'avait pas cherche a en savoir plus sur ceux qu'elle a engages.
Au rock provocateur, l'AMN ne dit pas non, elle qui a d'ailleurs prevu ce soir deux groupes neuchatellois qui ne font pas dans la dentelle : Trom, dont le style, dans le programme de l'etablissement, est delicatement qualifie de "merde", et OTS Live. Avant d'apprendre la condamnation pour racisme que Costes pourrait trainer derriere lui, la Case avait d'ailleurs annonce que le concert de ce soir serait interdit aux moins de 18 ans, eu egard notamment a l'opera porno-comique du chanteur intitule "Aux Chiottes".
"Une ouverture culturelle, oui mais surtout pas la creation d'un ghetto raciste a la Case", precise Nancy Huguenin. Elle se rend compte que casser un contrat signifie verser des dedommagements a Costes et a son groupe. L'AMN le fera-t-elle? "Pas forcement, il y a eu duperie".

L'HEBERGEUR EST-IL IRRESPONSABLE
(E.P.-Liberation-13juin 1997)

Si le but du jeu etait de faire parler de lui, c'est reussi : Jean-Louis Costes, heureux auteur-compositeur d'un inoubliable CD "Livrez les blanches aux bicots" et autres gracieusetes disponibles sur son site web ("les negros puent du cul" par exemple), etait assigne mercredi devant le Tribunal de Grande Instance de Paris par l'Union des Etudiants Juifs de France pour trois chansons que l'on pourrait qualifier de limites. Assigne donc pour diffusion de propos racistes sur le Web, on l'aura compris. Au bout de trois heures de debat, il a ete decide que le jugement en delibere aurait lieu le 9 juillet. Il y aura donc proces. Non seulement Costes est assigne en justice, mais l'uejf a egalement decide de poursuivre le gerant de la societe Altern qui heberge le site, renvoyant ainsi au debat sur la responsabilite du serveur. Car, plus que le proces de "l'auteur-compositeur", il s'agit la d'un proces sue cette fameuse responsabilite. Deux ecoles, selon qu'on considere que le prestataire est ou non responsable du contenu des sites qu'il heberge. Quelle que soit l'issue du proces, le jugement fera jurisprudence.
L'Association des Utilisateurs d'Internet a decide de se porter "intervenant volontaire a titre accssoire" dans le proces, contre l'uejf et aux cotes de Valentin Lacambre, responsable d'Altern. Avec pour argument que "l'editeur n'est pas responsable du contenu des pages qu'il heberge", que "ce n'est pas a lui de fermer les pages ni de se substituer a la justice". en l'occurence, c'est Costes lui-meme, et les auteurs des autres sites heberges, qui telechargent leurs pages sur le serveur, sans controle de Valentin Lacambre.
Pour compliquer le tout, le fournisseur comme "l'artiste" recusent fermement l'accusation de racisme. Pas raciste du tout le parolier de "Apprenez le caniveau aux bicots". quand il ecrit "les arabes puent de la gueule", c'est pour degouter les gens tellement c'est con d'ecrire ca. C'est peu de le dire, oui.

PORNO-ROCKER PROVOCATEUR, COSTES DEBARQUE EN SUISSE, UN PROCES POUR RACISME SUR LE DOS.
(Michel Masserey-Le Nouveau Quotidien (Suisse)-11juin 1997)

Figure de l'Underground francais, le chanteur passe ce matin devant la justice parisienne. Mis en cause : son site Internet qui reunit notamment plusieurs chansons au contenu clairement fascisant. Polemique avant les concerts de Neuchatel et Geneve.
Jeudi et vendredi, l'Usine de Geneve et la Case a Chocs de Neuchatel acceuillent un rocker atypique. Son nom : Costes. son fonds de commerce : la provocation a tout va. Professionnel du persiflage et de l'humour pipi-caca, ce parisien pourrait meme arriver en Suisse en trainant derriere lui une sinistre condamnation. Aujourd'hui meme, le chanteur comparait devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour racisme et appel au meurtre. Le plaignant, en l'occurence l'Union des Etudiants Juifs de France, s'attaque au site Internet du rocker et notamment a trois textes extraits d'un album paru en 1989 intitule "Livrez les blanches aux bicots".
Sur ce serveur abondamment fourni, l'internaute decouvre un abondant dossier sur le proces, un echantillon des fantasmes du rocker (une collection de bites et de culs), un large evantail de chansons anarcho-scato, ainsi que quelques textes franchement ignobles. Extrait de la chanson "Apprenez le caniveau aux bicots" : "Ah sale bicot accroupi, il chie contre ma bagnole, ah je l'ai vu depuis ma fenetre, je vais l'abattre ce sale bicot errant. A bas la SPA, la societe protectrice des arabes..."
Inreviewe hier, costes conteste les accusations de racisme et invoque la liberte d'expression, une liberte concue "pour blesser les gens". Selon lui, le rap hard-core americain, repute pour ses diatribes violentes, est tout aussi extreme. Et de preciser : "Ces chansons font partie d'un show, d'une representation artistique. Je les interprete sur une scene et pas au milieu de la rue. Mon public est evidemment anti-raciste. Il est habitue a mes provocations. C'est parce que le raisme existe que j'ecris ces chansons. D'ailleurs, les vrais fascistes le savent : ils me menacent regulierement au telephone."
Arnaud Burtin, porte-parole de l'uejf, estime quant a lui que, sous des apprences humoristiques, le site de Costes cache des messages plus insidieux que des serveurs ouvertement fascistes ou negationnistes : "Le danger est plus grand encore car on ne devine pas tout de suite le contenu du site. Bien sur, on va nous accuser de censurer un artiste, mais comment peut-on affirmer defendre l'art en hurlant "le caniveau aux bicots"? de plus, ce type de provocation n'est malheureusement pas isole. On assiste aujourd'hui a une recrudescence de l'antisemitisme rouge-brun, defendu par des anarchistes racistes".
A Geneve, Mathieu grillet, organisateur de la tournee de Costes, avoue avoir booke Costes sans connaitre les textes incrimines ni le passe du chanteur. "Je sais que c'est une grande figure de l'underground musical francais, un provocateur a l'etat pur. Au niveau artistique, le spectacle sera sans doute lamentable, mais il pose des questions sur la culture et l'art. Nous avions envie d'amener ce debat a l'Usine". renseigne sur la teneur des textes incrimines, le Genevois ne cache pas son malaise. Il ajoute cependant : "Le message de Costes me parait moins dangereux que celui de groupes tels que Laibach (groupe slovene feru d'imagerie chretienne et nazie) qui est beaucoup plus ambigu, enrobe d'un vernis artistique".
Difficile il est vrai de deceler une once de propos artistique dans les textes du chanteur parisien. Son dernier spectacle, presente ces jours prochains en Suisse, s'intitule "Aux chiottes". L'action qui se situe dans des toilettes publiques reunit une dizaine de personages autoure de Madame Pipi et Caca Costes.
Derriere cette polemique se dessine tout d'abord un premier combat, celui du controle de l'Internet. D'ailleurs ce matin, Costes siegera sur le banc des accuses aux cotes de Valentin lacambre, gerant de la societe Altern.B qui heberge son site. Apres avoir poursuivi l'an dernier plusieurs fournisseurs d'acces Internet, sans obtenir gain de cause, l'uejf tient, par son action, a reveiller le bras de la justice. Invoquant une version preliminaire du "Code de l'Internet" developpee par une commission de l'Assemblee Nationale francaise suite a son premier proces, l'uejf defend la these de la coresponsabilite du fournisseur. Une conception qui, selon les specialistes, pourrait bien prevaloir dans les prochains textes legislatifs francais. Les possesseurs de serveurs illicites n'auront alors qu'a elire domicile en Scandinavie, ou le ciel de l'Internet reste libre, pour le moment.
L'autre question soulevee par l'affaire Costes est d'ordre artistique. Le rock n'est souvent pertinent que lorsqu'il adopte un langage provocateur, lorsqu'il deboulonne les tabous, les habitudes trop bien apprises, les barrieres mentales trop bien etablies. Que le rock soit scato, sale, devergonde, OK, voire tant mieux. Mais de la a s'en prendre a l'identite meme des individus, a leur race ou a leur nationalite, il y a un pas qui fait que le rock de Costes pue mechamment de la gueule...

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